Devoxx 2013 : retour sur la deuxième partie
Devoxx 2013 est largement derrière nous et je vous avais déjà expliqué ce que j’avais pensé des deux premiers jours. Pour la deuxième partie de la conférence, le rythme s’accélère, avec des conférences d’une heure, des quickies de 15 minutes et de BOFs. Pour cette partie, je ne vais pas essayer d’être exhaustif, mais uniquement relater ce qui m’a marqué.
Commençons par les keynotes. C’est le principal point faible de Devoxx. Oracle nous a expliqué que Java 8 allait bientôt sortir, en reprenant le même contenu que l’an dernier et a donné une piste pour Java 9 : les value objects. C’est tout. Et c’est léger pour une keynote. La second keynote d’Oracle était orientée sur l'Internet of Things, avec des démos cheap garnies d’un peu de bla bla. Bref, aucune inspiration, aucune énergie à chercher dans ces keynotes. Pour celle de Google, jeudi, je n’y ai pas assistée. Sur ce point, Devoxx (le vrai) devrait s’inspirer de Devoxx France ou d’autres conférences plus petites, comme Mix-IT, mais qui arrivent à proposer des keynotes beaucoup plus riches.
La première conférence qui m’a marquée est celle de Sven Peters, qui nous a expliqué comment une équipe peut faire du "Kick-Ass Software Development", en reprenant les recettes qui fonctionnent chez Atlassian. La panoplie est assez large, allant des techniques de communication aux solutions pour accélérer les tests. Le contenu de la présentation était très bon et le speaker excellent.
Ensuite j’ai vraiment apprécié la présentation sur les Lambdas et les Streams par Paul Sandoz, parce qu’elle m’a apporté des choses décalées par rapport aux autres sur le même sujet. Elle a répondu à des questions que je n’ai pas encore eu le temps de me poser concernant les nouveautés de l’API de collection.
Le troisième conférence que je retiendrai est celle de David Blevins sur EJB 3.2. C’est le genre de sessions auxquelles on assiste généralement pour les connaissances pratiques ou pour la culture technique, pas pour chercher de l’inspiration. Sur la partie purement EJB, sa présentation était juste conforme aux attentes. Puis il a consacré une bonne moitié de son temps aux Message Driven Beans (MDB) et aux connecteurs JCA. Et là-dessus il y a vraiment des nouveautés intéressantes. Le développement de connecteurs est devenu suffisamment facile pour qu’on puisse connecter tout et n’importe quoi. Sa démo portait sur une connecteur telnet. Et comme un MDB peut être à l’écoute d’événements sur un connecteur plutôt que sur une queue JMS, son exemple montrait comment agir sur notre application via telnet. Telnet n’est qu’un exemple, il reste à imaginer les connecteurs utiles. C’est un nouveau mécanisme d’extension de Java EE. (+1 dans la todo-list post-Devoxx).
J’ai aussi assisté à des présentations sur le front-end, comme celle sur BackboneJS, par Tim Branyen. J’y ai appris les principes de base du framework, mais pas bien plus. Surtout, le speaker n’a pas été très convaincant puisque le message qu’il a réussi à me transmettre, c’est que c’est compliqué et qu’il faut beaucoup de code. Ce n’est pas avec des ambassadeurs comme ça que BackboneJS va convaincre dans le monde Java, d’autant que dans le camps d’AngularJS, il y a de très bons speakers. La session sur la sécurité et le XSS par Mike West était bien plus intéressante, avec plein de bonnes informations et de choses à mettre en place : +1 dans la todo-list.
Les quickies sont une bonne surprise de cette édition : je n’avais jamais vu de salle pleine pour ces sessions les années précédentes, et cette fois-ci ça a été le cas à plusieurs reprises. Peut-être un effet secondaire du repas médiocre.
Sur les 4 quickies auxquels j’ai assistés, j’en ai particulièrement aimé deux : une valeur sûre, avec Chet Haase qui a parlé de patterns avec beaucoup d’humour, et une valeur montante, avec Bartosz Majsak, sur le métier de développeur, qui a donné la patate à toute l’assistance.
Avant de conclure, je voudrais dire il n’y a pas que des bonnes choses à Devoxx, il y a aussi les repas de midi et les keynotes. Et je trouve que les sponsors sont trop présents dans la programmation. Ça s’est ressenti du coté de Google car la qualité de leurs présentations était bien plus variable que l’an dernier. Du coté d’Oracle, je trouve qu’ils ont pris trop de place sur les ateliers. A l’opposé, le hackergarten est une opportunité formidable de coder avec des stars et j’aimerais vraiment qu’il soit reconduit en 2014, avec plus de publicité et un meilleur emplacement.
A part ça, cette semaine reste incontournable, pour le contenu, pour les rencontres, pour retrouver les copains (et copines) qu’on ne voit qu’une ou deux fois par an.
PS : bravo pour le wifi qui a tenu la charge dans toutes les salles.