Dans mon billet précédent, j’ai raconté ma première journée pendant laquelle j’ai présenté une université et animé un atelier pratique. L’avantage d’avoir tout concentré sur cette journée, c’est que j’ai pu assisté aux deux autres journées l’esprit libéré. Cette année, j’ai donc pu assister à toutes les keynotes. Il y en avait 7, de vingt minutes chacune, réparties sur les deux dernières matinées. Le programme était alléchant et j’en attendais beaucoup. J’espérais en retirer de l’énergie et de l’inspiration. Je dois dire que je suis un peu déçu.

Ma principale déception vient de duo Gilles Babinet et Cwame Yamgnane dont la présentation sur "L’ère numérique" manquait vraiment de finesse et jouait trop avec les caricatures sur l’apprentissage et l’enseignement. J’ai aussi été déçu par celle de Tariq Krim qui était décousue. Avait-il vraiment préparé son intervention ? Enfin, j’ai été déçu par Serge Abiteboul, dont le contenu sur les "données personnelles" avait du sens, mais qui n’a pas réussi à le transformer en inspiration.

En revanche, la keynote d’Oracle sur les vocations était plutôt pas mal, malgré les affreuses cravates des orateurs et leurs slides brouillons. De même, j’ai été plutôt agréablement surpris par Guy Mamou-Mani, président de Syntec. Je ne dis pas que son discours sur le métier de développeur m’a transporté, car ça reste un discours Syntec, ç’est à dire de SSII. Mais rien que le fait qu’il fasse l’effort de venir nous parler, à nous développeurs, est intéressant, et si sa parole est encore loin de coller à ce que nos oreilles attendent, je suis convaincu que nous devons rebondir sur cet effort et le relayer dans toutes les associations de développeurs. J’ai noté aussi sa tenu vestimentaire : en costume, mais sans cravate. Si un jour j’ai l’occasion de rencontrer les représentants régionaux de Syntec, je rendrai la pareil en mettant une cravate par dessus mon t-shirt.

cravate

La bonne surprise venait de Henri Fournet sur l’école Simplon. Bravo à lui parce qu’il nous a transmis une partie de la foi qu’il avait dans son projet. Cette initiative est à suivre ; elle propose une formation gratuite sur six mois à des personnes d’origines et de profils variés pour qu’ils deviennent développeurs.

Je finirai par celle de Geert Bevins, parce que j’ai adoré ; c’est exactement ce que j’attends d’une keynote. Il a une façon magique de transmettre ses idées sur le métier de développeur. Le gars est brillant avec le supplément d’âme des artistes. Si vous n’étiez pas à Devoxx FR, il ne faudra pas manquer cette session sur Parley’s.

eigenharp
Geert Bevin avec sa EigenHarp

Vous l’aurez compris, mon avis sur ces keynotes est mitigé. Malgré tout, j’apprécie les choix éditoriaux faits par l’équipe de Devoxx FR. Que j’apprécie ou pas le contenu, ce type de keynotes est toujours plus enrichissant que celles de Devoxx Anvers. Messieurs les organisateurs, continuez sur cette voie, c’est la bonne.